L'enduro Giant du Mercantour 2014: les 6 et 7 septembre.
10 ans de Mercantour: un grand moment de sport et d'enduro.
Dans le site exceptionnel du Mercantour, Jean, Lucas, David et moi, avons bouclé, et pour cette fois terminé, cet enduro désormais mythique.
10 ans déjà que l’épreuve existe…..et ce n’est pas peu dire. Plus de 400 partants adultes, et une cinquantaine d’enfants……ça fait du monde dans le village !!!!
Les 5 spéciales de samedi, au départ de Sauze, étaient très bien dosées. Malgré la chaleur du bas, on montait progressivement, jusqu’à la spé 4, en alpage.
Les longueurs de spéciales, très bien agencées aussi, surtout pour les vieux, qui ont du mal à se chauffer.
Lucas a fait une très bonne journée samedi, en étant régulier et en gérant son effort. Il tient même le meilleur temps de la spé 5, dans les rues de Guillaumes, jusqu’à …….Nico QUERE !!! Deuxième temps pour Lucas.
David se fait piégé par ses partenaires de ligne en spé 1 et crève des deux roues, casse sa roue arrière carbone….et finit la journée sur un Nomad très abimé.
Jean assure et gère son pilotage….il me tient assez longtemps la roue….puis me laisse partir parfois. Quand à moi, je cumule 6 chutes samedi et plusieurs arrêts dans les passages lents…..je subis, je suis sur les freins……..pas de mal, mais un peu les boules.
Lucas conclut la journée en seconde place Junior, David 49ième + 5 minutes de pénalité dimanche pour changer sa roue, Jean, 218 avec une minute pour non port du casque….le vilain, et moi, 154……..sans pénalité …….juste pas assez à l’aise avec mon vélo.
Dimanche démarre sous une note corsée : un portage de 20 minutes dans une moiteur tropicale. On arrive tous au départ de la spé 4, trempés, les yeux rouges de sueur, et un peu abrutis par l’effort.
Le haut de la spé dans l’herbe mouillée, la trace grasse pleine de pierres coupantes ne me permet pas de retrouver confiance…….celui parti 15 secondes derrière moi me passe dans une partie rapide (je dors !) mais ça me permet de repartir et de le garder. Enchainement de blocs à 5 m de la ligne, et me voila dans le buisson, les pieds collés aux pédales ! La classe !
La spé 7 est une rédemption pour moi et Jean. On roule bien, avec des points de mire dont on profite. Je me bastonne avec celui de devant et finalement on fait un bon temps : pas de faute, pédalage correct, bonne gestion de l’effort. Juste un bloc touché, qui plie mon tirage de dérailleur….redressé au tournevis, chez Rocky Mountain ; merci au mécano pour le coup d’œil.
La spé 8, la poursuite, avec 2 h 30 de liaison et d’attente est un calvaire : j’ai pourtant le champ libre devant moi, pas grand monde derrière, les conditions idéales pour s’appliquer. Malheureusement, je crois que d’avoir mis les lunettes de soleil, ça gène ma vue dans le sous bois suffisamment pour rater le premier gros freinage…..je passe sous la rubalise…….je ressors et ne perds qu’une place. Je repars fort et sur une compression 50m plus loin, la roue arrière se déforme (pneu et roue) et je me retrouve à plat ventre !.....ras le bol de goutter du terrain. Le moral à plat, je mouline, je me fais passer par 10 ou 12 gars. Le bas est un peu mieux et dans le carnage des épingles, je reprends 3 ou 4 places.
Les premières minutes après l’arrivée furent assez dures pour moi….et toutes les images de gamelles me poursuivent jusque tard dans l’après midi. Jean a bien essayé de me remonté le moral ………mais il a abandonné.
Jean est heureux d’avoir bouclé son WE et malgré des chutes en fin de chaque journée, il est satisfait. Il gagne 17 places le dimanche et moi 16.
Lucas cède finalement 2 places dimanche, surtout sur la spé 7, très physique et David reprend quelques places, en essayant de limiter les dégâts du WE.
Finalement, nous sommes tous rentrés indemnes à la maison, avec des morceaux et objets mécaniques ou accessoires en moins…..mais entiers.
Il est vrai qu’à part quelques passages rapides, le rythme des spés était assez lent et donc peu dangereux, dans l’ensemble. La pente, souvent forte, l’était dans des sous bois au sol meuble.
Olivier (Giordy) a encore une fois su trouver une variété dans la continuité, en gardant des passages emblématiques (terres grises – spés 2 et 3). La liaison de la spé 4, très physique en bas, a fini en beauté…..ce qui explique les pénalités pour le casque…….c’était beau, on en profitait !!!
Ça pour faire la transition avec l’aspect « coupe de France » de l’épreuve. En effet, n’ayant jamais fait de coupe de France auparavant mais connaissant l’enduro du Mercantour depuis 3 ans, plusieurs choses m’ont chagriné.
Tout d’abord une annonce de reco à vélo dès le mercredi sur 2 spés, alors que le règlement FFC stipule des recos à pied uniquement le vendredi. Puis l’accueil « militaire » d’un commissaire au départ de la spé 1 pour notre non port du casque (groupe de 8 sans casque) alors que c’est en cote, dans un sous bois sur une piste !..........la vérification de mon sac posé…....sans me regarder……l’air de dire…… « Comment je vais pouvoir te faire ch…… ? » J’avais la dorsale sur moi…….je ne me suis pas gêné pour l’aboyer. Le commissaire ne m’a même pas regardé.
Seulement l’arrivée de la liaison 4 a été contrôlée pour les casques (1 sur 8).
Enfin, le marquage intégral du vélo, pénalisant surtout les petits pilotes, qui font le gros de la manifestation.
En effet, les top pilotes bénéficient d’un matériel hors norme, hors de prix, hors de portée de nos bourses……..surement beaucoup plus fiable que le notre. Pourquoi alors pondre des articles de réglement ou autres faisant semblant de prôner l’équité…..si dans la réalité il n’y en a pas ? Pourquoi pénaliser quelqu’un qui change une roue? A-t-il gagné du temps avec roue cassée en spéciale ? On peut se poser la question de pourquoi Yannick Sénéchal a fait 1 spéciale et demi sur la jante, à la détruire complètement ? En me mettant à sa place….pour la montrer aux commissaires….et prendre 5 minutes de pénalité pour son remplacement. A-t-il gagné du temps sur la ferraille ? Un top pilote aurait-il attendu ? Surement une roue complète et neuve en bas de la spé !
Pourquoi marquer une fourche alors qu’un changement d’hydraulique est invisible ?
Un top pilote peut se faire changer un pneu en quelques minutes par son mécano ……le pneu n’est pas marqué. Moi, je n’ai pas de mécano. Un top pilote peut changer sa cartouche de fourche grâce à son mécano……je ne ‘ai pas de cartouche de rechange……..idem pour l’amortisseur……..
Il me semble inutile et contre productif de marquer les vélos et pénaliser les petits. Cela nuit au sport.
En ce qui concerne le port du casque, idem. Sous 45 ° au soleil, il semble bien évident que PERSONNE n’a gardé le casque tout le temps. Cette règle n’était pas adaptée à l’enduro du Mercantour. En station, peut-être, avec les télésièges et l’air frais de l’altitude.
Cela a-t-il apporté en sécurité de coller des minutes de pénalité le samedi soir ? Etait-ce juste de pénaliser quelques concurrents et pas les 400 ?
Je crois de plus en plus qu’il est important de fixer des règles qui ont un sens et un objectif. S’entendre dire comme moi par un commissaire que la fédé se fout bien pas mal de notre sécurité et que la règle n’est qu’une question de fric et d’assurance…..il n’y a aucun sens humain là dedans. Et c’est bien là le problème. Nombreux sont ceux dont la vie professionnelle est guidée par le fric et le non sens. En faisant une course d’enduro le WE, est-ce cela qu’ils viennent chercher encore ?
Etant moi-même secrétaire du comité départemental de cyclisme du 04, je participe au fonctionnement de la fédé, mais je ne cautionne pas cette direction. Pour moi, le sport est un espace de liberté démocratique et convivial. L’enduro est, pour l’instant, assez bien préservé du business. Il y a des pros, des sérieux, des arrogants, comme partout ; mais la rigolade et la camaraderie y sont majoritaires. Favoriser la course à l’armement et encore plus les pros au détriment de ceux qui viennent s’amuser et profiter d’un WE sportif (et faire vivre un évènement !), je trouve cela dommage pour ce jeune sport, et le VTT en général.
On m’a dit : « si ça te plait pas, t’as qu’à aller voir ailleurs ! »….j’adore cette phrase. C’est celle de ceux qui estiment que l’espace qu’on partage, le moment qu’on partage est à eux !
On me dira : « tu n’as qu’à intégrer la fédé, pour faire changer les choses. » J’y suis, et je vois comment cela est verrouillé.
Je me contenterai donc de laisser les coupes de France à ceux que cela ne dérangent pas. L’attrait sportif pourrait me faire fermer les yeux….mais je préfère la cohérence des petits évènements, des orgas locales et familiales.
Pour finir, une organisation familiale comme celle des Giordanengo a été au TOP. On peut saluer Olivier et surement son « petit » frère pour avoir su garder le cap malgré les contraintes liées au cadre de la fédé. Ils ont su maintenir l’esprit « Mercantour », avec des spéciales longues, des liaisons à la pédale et au mollet, de l’altitude et du spectacle et enfin et surtout un accueil et une gentillesse toujours présents.
Donc, malgré mes griefs, je voulais saluer Oliv’ et toute l’organisation pour nous avoir offert ce joli WE de sport, d’enduro et de partage.
Chris
Lucas Monetti, 3ième junior au général des Enduro Series 2014.
chapeau, minot 
Le 09-09-2014 à 22:36:40, vue 11190 fois