résumés de l'EPIC enduro, du 5 avril.....
Tito TOMASI, David MISSUD et autres....
Pour celles et ceux qui ne connaissent pas Tito, c'est un jeune rider - surfeur - peintre qui parcourt le monde et nous fait partager ses tranches de vie par les vidéos et la peinture. www.titotomasi.fr
Il a aussi participé à l'Epic Enduro du 5 avril, comme 650 jobards (y a pas d'autre mot, dsl), dont David Missud, Christophe Caron, Gaylord Brun, Vincent Ollivier et moi même. Une chouette brochette du VTT RANDO 04.
voici donc le résumé de Tito (il raconte pas mal, alors, je ne vais pas trop rallonger ), puis le résumé de David et de Christophe Caron......parti lui, pour enchainer avec la Trans Vésubienne........comme quoi, Tito a raison de dire "on aime bien se faire mal" !!!
Peindre avril (par Tito TOMASI)
Pourquoi faire l’Epic Enduro ? Au mois d’avril je ne suis pas parti au bout du monde pour vivre des aventures, je suis resté tranquille en France. J’ai regardé la neige fondre, chaque fois que le manteau blanc reculait j’avais l’impression de découvrir ces trails pour la première fois. C’était génial. Se réapproprier les montagnes et voir les choses différemment après l’hiver pour mieux les vivre, avec tout le respect que la nature mérite. Avril fut un mois bien français, j’ai découvert le Tarn, suis allé surfer dans les Landes mais l’eau était froide alors je suis allé à Antibes pour faire essayer des Rocky Mountain à des types sympas. Puis comme il restait de la neige, j’ai mis mon splitboard et mon Altitude dans mon camion et je suis allé chercher des pentes en Savoie. Un périple amusant avec mon meilleur ami, alternant les pentes blanches ou vertes, au final un plaisir immense d’être en montagne. Une chance immense de profiter de la vie.
Au début de ce mois j’ai pourtant fait un truc étrange. Une course démesurée dans le Haut-Languedoc, dans les monts venteux et les bons cailloux. Alors voilà, la course commence de nuit, après une première ascension sérieuse il a fallu enchainer avec une descente sérieuse. Puis comme le soleil ne se levait pas on a continué la course, moi je me demandais si le soleil n’était pas en panne. Oui ! Rouler de nuit ce n’est pas l’activité qui me vient en premier à l’esprit, du coup n’y connaissant rien, la première spéciale je voyais que mon pneu avant et ce n’est pas très utile. Comme je suis malin, j’ai inversé la frontale et finalement j’éclairais les arbres pour la deuxième spéciale … Bravo Tito je me suis dit en descendant à tâtons. Finalement le soleil a daigné se lever et on a pu rouler normalement. Mais en fait c’était quand même dur, j’ai fini la première boucle en me disant pas grand-chose. J’ai mangé des barres et hop. Et puis la deuxième boucle m’écrasa comme il faut, des fois je croyais que j’étais perdu, « non ? Ah … alors je continue à monter ? Voilà » Bref c’était de sacrées ascensions et j’ai même l’impression d’avoir fait deux fois la même. Finalement j’ai un peu arrêté de compter, en fait étant partisan des choses simples, je n’ai pas regardé mon programme et j’ai roulé à l’instinct. C’était sympa de rencontrer plein de gens et d’appuyer sur les pédales tous ensemble, heureusement chacun ses pédales sinon c’est le bordel ! La troisième boucle était soi-disant plus facile, enfin comme t’as déjà mangé plus de 7 heures de selle avant minimum, la troisième n’est pas si facile en fait. Faudra leur dire. Bon je tombe à fond, fait plein d’erreur marche pas mal pour pas cramper. Ça passe bien, malgré un petit handicap que je me suis infligé volontairement, oui ! Je me suis dit « attends Tito l’Epic c’est de l’Enduro, faut appuyer fort » du coup j’ai retiré mon plateau en 30 et puis j’ai mis un joli 34. Mauvaise idée. Même à la maison le 34 coince. Enfin ça c’est des excuses. Mais j’arrive entier à la fin de la troisième boucle, juste allégé d’un excédent de peau. Et puis là, quand tout est finit, non. Le plus dur, plusieurs kilomètres de piste cyclable pour rentrer au paddock ! Je vous jure, à plat !
Alors pourquoi faire l’Epic Enduro ? Parce que en fait on aime ça se faire mal sur un vélo. Pas que sur un vélo en fait, parce qu’un défi met au défi. Qu’il faut se mobiliser, se concentrer et chercher à se dépasser. Voilà ce que l’on aime. Avancer et progresser. Parce que rouler dans la montagne est une chance et que le plaisir de la rencontre nous anime tous. Que l’on rencontre des humains ou la nature, on sort de chez nous pour ouvrir les yeux sur un monde magnifique qui a tant à offrir. Alors oui c’est une course, oui c’est un peu démesuré de parcourir 100 kilomètres et 4800 mètres de dénivelé, mais c’est marrant avant tout. Jamais sûr d’arriver au bout, voilà l’aventure du jour. La pépite du jour qui donne de la saveur à la vie, un joli souvenir à partager. Parce que l’on galère tous ensemble, que les langues ne comptent plus et que le partage de cette épreuve devient un langage à lui seul. Voilà une épreuve qui inspire le dépassement personnel, la recherche de ses propres limites. Mais aussi, parce que l’épreuve est très belle en soi, que les sentiers sont variés et super. Je me suis régalé à rouler à fond dans les sous-bois et à faire le chat dans les parties techniques. Parce qu’il y a une super ambiance, sur les bords des trail les gens viennent voir et partager, que rouler cette spéciale dans les ruelles c’était bien marrant et que finalement la troisième boucle c’était la meilleure ! Alors ce sont beaucoup d’arguments pour une belle épreuve, mais un seul qui compte. Que le plaisir reste au cœur de tout pendant l’Enduro Enduro !
Tito
#vivelavie
David Missud:
L'Epic c'est avant tout un défi personnel, un enduro hors normes à faire une fois au moins, une lutte au mental pour finir, une découverte d'une région, des sentiers ludiques et parfois hostiles pour le bike et le pilote.
Que ce soit l'épreuve dans sa totalité ou juste les spéciales, ce fut une journée qui a mêlé le plaisir de rouler, des sensations de participer à une épreuve unique dans sa vie de vététiste mais aussi un sentiment de bizarre quelque peu contradictoire mêlant une envie d'en finir mais aussi d'en faire une de plus!
Les spéciales étaient variées mais je retiens tout de même que ça tabasse carrément plus que chez nous dans les Alpes.
Le programme est simple: 9 spéciales sur un parcours totalisant plus de 100km avec 4800mètre de dénivelé positif!
Réveil à 3H30 du matin, départ à 4h45 au fond de la grille et c'est parti pour une journée déraisonnable de ride!
La liaison est longue et nous prenons un rythme tranquille et prudent avec Christophe pour rattraper l'autre Christophe.
Quand le peloton s'est un peu plus étiré je conseille à mes deux compères d'accélérer un peu pour éviter les bouchons en spéciale... Chris Genty décroche et continuera seul, Chris Caron fera la longue route avec moi.
La SP1: Ca part dans le noir à bloc, le grip est parfait, il y a du trafic, les crosseurs sont de sortie j'effectue quelques dépassements sans problème sauf vers la fin où ça coince beaucoup! Pas le choix faut rester derrière, la courte montée finale doit se faire à pied et il faut un peu attendre avant de pouvoir pointer.
Tant pis déjà du temps de perdu, je ne m'en prends qu'à moi j'aurai dû monter un poil plus vite et surtout pas partir dernier de la vague (un peu à la bourre le matin...)
La liaison vers la SP2 est assez longue et rude car on remonte sur la fin par une spéciale de l'année dernière...
La SP2 des Ecoliers: Encore de nuit, on pensait pouvoir la faire de jour mais non, tant pis l'éclairage marche plutôt fort du cou le plaisir de rouler de nuit est là jusqu'à rattraper des gars qui mettent plus ou moins de temps à laisser passer. En effet pas toujours évident de se ranger sur le bord! J'assure la fin qui est hyper technique et cassante.
Liaison 3, Le jour se lève en attendant 10 minutes au départ on aurait pu la faire de jour mais c'était tout de même bien drôle de nuit..., on remonte par une route bétonnée puis par une piste jusqu'à longer la spéciale pendant les 500m d'une belle relance...
SP3: Ca y est, première spéciale de jour, je fais un petit bricolage sur le porte bidon qui allait se faire la cavale en prenant le bidon pour boire. Je suis motivé pour bien rouler, je relance à bloc sur le pédalage double un bon paquet de gars à vive allure mais cette fois-ci c'est la chaine qui déraille, je préfère m'arrêter pour remettre sur le plateau mais l'anti déraillement me prend le chou. J'essaie de faire passer la chaine sans sortir le multi-outil et je galère... Grand moment de solitude, que faire? Je sors l'outil ou pas? Finalement en forçant un peu je remets tout en place sans rien casser, ouf je repars énervé de cette pause réparation mais à l'arrivée on est d'accord avec Christophe. C pour dire que cette spéciale 3 était très sympa, bien terreuse et rapide avec des virages plus ou moins serrés à plat, le top!
Fin de la boucle 1, passage aux stands, et petite révision: vis pour porte bidon, huilage, ravitaillement etc.
Maintenant direction les deux gros morceaux de la journée!
SP4: Le Montahu que l'on rebaptiserait volontiers le mont Tape cul car c'est un sommet qui se mérite.
En effet, la montée est très longue et pas vraiment roulante mais le panorama là haut est surprenant! On ne traîne pas trop non plus car ça caille sévère avec le vent!
Cette spéciale est vraiment éprouvante pour le corps entier, ca tape, tabasse, pilonne à tout va! Mais le plaisir de rouler sur un truc pareil est inégalable, une voie romaine immonde pour les bras avec de beaux passages techniques où il ne faut pas tomber... Un véritable défi ce Montahu!
Difficile de rouler là dedans quand on a pas trop l'habitude il faut en permanence chercher là où ça tape le moins, sauter les cailloux, franchir les parties hyper techniques...
La liaison pour aller à la spéciale suivant est commune et on repasse par cette pistasse raide et usante où il faut pousser pour ne pas se cramer.
La fin de la liaison passe plutôt bien avec le vent dans le dos vers la fin.
SP5: St Martin du Froy qui soit dit au passage portait bien son nom!!!
Un autre morceau bien costaud environ 25minutes de descente encore sur un genre de voie romaine bien cassante! Heureusement qu'il y avait un pédalage au milieu pour se reposer les bras!
Cette spéciale valait vraiment le détour, ce n’est pas forcement celle où l'on s'est le plus marrés mais ça reste du VTT de montagne hyper technique et cassant... bref ce que l'on venait chercher en s'inscrivant à l'Epic!
A l'issue de ces deux spéciales dantesques, pas de crevaisons ou autre problème mécanique, on eu de la chance car ce terrain rocheux est rude autant pour la mécanique que pour les pilotes.
SP6 Mini DH urbaine: une formalité après ce que l'on vient de faire! Petite ambiance sympa dans le village un tracé drôle et deux virages bien serrés à la fin.
Fin de la boucle 2, déjà une soixantaine de kilomètres et environ 3600m de D+ avalés, la journée n'est pas finie mais on a bien roulé déjà!
SP7 Mini Jurassique: Petite mais assez technique avec de nombreux “virolos” entre les arbres. Il ne fallait pas s'endormir sous peine de se prendre un arbre...
La liaison passe bien malgré le poussage bien pentu à la fin.
SP8 Les pylônes: C'est sans aucun doute la plus technique et engagée de l'épreuve! Celle où il ne faut pas s'en coller une, celle où si tu hésites tu es à pied, celle où tu es bien entamé et elle t'achève!
Mais quel bien de rouler là dedans, avec le 29 cette année je passe tout et ne sens presque pas les cailloux!
Je pense avoir fait une descente correcte mais arrivé en bas 5 gars attendant de se faire biper car une puce fait de la résistance. Le temps passe et finalement au bout d'une bonne quarantaine de seconde je peux enfin bipper, un brin dégouté.... Cette méthode de chrono est super mais quand ça marche bien et qu'il n'y a pas foule...
Aller pas grave on continue avec la liaison qui sonne aussi la libération... mais pas facile de se hisser au départ!
SP9 Colombières: Une magnifique spéciale mais hyper exigeante physiquement avec la grosse relance qui t'achève au milieu!
Heureusement le sol est moins caillouteux et donc plus facilement négociable un régal de finir là dessus!
Retour au départ par la voie verte, le sentiment d'avoir fait une course d'enduro incomparable, unique, véritablement épique.
Au final, avec quelques petits soucis: déraillement, les bouchons dans l première spéciale, et un bouchon d'arrivée à la SP8 à cause d'une puce qui ne voulait pas entendre raison, je finis 26ème un peu moins bien que l'année dernière mais content de ne pas avoir eu d'autres soucis mécaniques
Merci à Gallardo bike shop pour le bike qui m'a mis à l'aise sur ce terrain rocailleux et hostile, et à mes deux compères Christophe Caron et Christophe Genty qui m'ont accompagné sur cette course déjantée!
la preuve:
on a trouvé TOUTOUNE (vraie nom du magasin !!)........et on était super fiers.........."on a pas de séquelles !!!!!"
Christophe Caron:
Allez je me lance pour un petit CR. La descente n'est pas vraiment ma spécialité, je me débrouille mieux à la montée, l'Enduro j'en ai jamais fait et puis j'ai un vélo Spé Camber Evo qui s'y prête pas vraiment. Mais mes fréquentations de Vttistes notamment avec David m'ont laissé me convaincre de m'inscrire ni plus ni moins à la plus course enduro la plus folle jamais imaginé en France !!! rien que ça !!
Comme nous habitons à 2 coups de pédales l'un l'autre, l'entraînement commence début décembre et nous tenons bon jusqu'à la course ou seule la grippe a eu raison de moi durant 2 semaines. Dernière semaine, préparation du vélo (MERCI à Guillaume de Gallardo Bike Shop pour m'avoir détecté une durite de freins écrasée sous le hauban, excellent Professionnalisme). Le jour J est là, à 4h45 départ donné de nuit, nous partons avec David et nous ne nous quitterons plus jusqu'à l'arrivée, on s'est motivé dans les loooongues montées et David m'attendait un peu (beaucoup) en bas des spéciales... Fin de la course vers 18h, aucune casse mécanique, pas de crevaison ni de chûtes et la météo un peu frisquette mais avec le soleil.
Je tiens à remercier ma femme pour laisser libre court à l'entraînement et pour la diététique et à mon ami David avec qui j'ai partagé tous ces entraînements toujours avec plaisir, j'apprécie notamment
la simplicité, convivialité, complicité et la rigueur, Merci à toi.
enfin, pour finir, ma prose :
malgré le fait de m'être fait laché par David et Chrsitophe dans la liaison 1, j'ai adoré l'ambiance de nuit (rappel des 24 h)....et avec des super lampes, c'est encore mieux (conseil d'achat de David ), avec une première spé un peu bouchonnée mais roulante et rapide. les premières crevaisons apres 100 m de course........des gars tous les 30 m sur le bord........on aurait dit une piste d'aéroport !!!!!
Une seconde spé technique et cassante.....j'ai accusé le coup. Une spé 3 plus roulante, mais début de fringale, j'ai pas trop profité.
2ième boucle avec 2 fois 800 m de d+........très longues liaisons....et très longues descentes, dans un enfer de cailloux et de marches. Le vélo et moi avons été salement secoués......., j'ai perdu mon multi outils, les demontes pneus et il a failli en perdre le pédalier et la roue arrière !....pas moi....le vélo !!! .......
petit bout de chemin avec Vincent, affuté et rejoint en liaison 5.
Seulement, la mécanique, ça fait pas avancer......alors, un ravito qui dure, une aide mécanique en boucle 1, ma recherche d'outils pour resserrer le pédalier....me voila à la bourre pour finir la boucle 2 à temps ! ....le moral en berne, un coup de moins bien.....et un 27,5 jaune fluo me passe sur la route en liaison......il roule fort......comme moi, il est à la bourre.......du coup, je prends sa roue, on fait des relais de 20 seondes max et ....on roule à fond.....7 km de piste cyclable en terre à 30 de moyenne......un petit vent de face, faux plat montant......mais jamais en dessous de 30 !!!!
En realité, je roulais avec Emmanuel Allaz, coureur semi pro....et 5ième de l'Epic.
En me prenant les relais, il disait "on va l'avoir, on va l'avoir !" (la porte horaire à ne pas dépasser pour partir sur la derniere boucle!).....
Montée à fond dans le village pour la spé 6: j'ai enchainé: pas de temps mort....le coeur à 180, la bave aux lèvres, j'ai mis le masque et j'ai pris le départ....les jambes en coton.....mais avec la rage: je passe un gars à l'interier dans les rues, je rentre dans les escaliers en sautant; je décale et je passe la ligne.......à 3 minutes du gong !!!!!!
Le gars au check point me demande "c'est bon! tu continues ?"........j'étais incapable de lui réponde......ça fait 20 minutes que je me bas contre le temps........les larmes coulaient sur mes joues........alors, j'ai fait oui de la tête.......
Au ravito, j'ai croisé Emmanuel.....On s'est dit merci........on a dévalisé la boite de bonbons Aribo......et on est repartis.....plus forts que jamais.
La dernière boucle était bien un calvaire, comme l'a dit Tito.......les montées au ralenti, à gérer le mal au dos, au périnée, la lassitude d'être sur le vélo......puis 2 des 3 spéciales, toujours cassantes et physiques..............
A l'arrivée, t'es tellement cuit, que le sticker doré.......tu l'aimes......c'est débile, mais c'est vrai !!!!
Théo Galy, co-organisateur, voyant le rocky mountain 140 en 26 pouces me demande même si j'ai fait la course avec ce vélo !!!!! ....non, je l'ai trouvé dans une poubelle au patelin d'avant, et j'ai laissé mon IBIS Mojo carbon à la place !!!!!
J'ai jamais sorti la grosse attaque, car il fallait arriver au bout....le vélo et moi. J'ai fait des poses en spéciales, laissé les gars passer, regarder les groupes se tirer la bourre......pas de chute, pas d'exploit.........juste la satisfaction d'avoir fini (OUUUFFFFF !!!) et d'avoir relevé le DEFI.
Chris
Le 11-05-2015 à 21:34:13, vue 12115 fois